Né dans un clan de Nomades guerriers du Désert de Krokhan, dont les seules valeurs étaient les compétences avec les armes et une tendance à la violence, Crohnam ne fut jamais entouré d’un bras affectueux lorsqu’il était enfant. Au lieu de ça, il fut torturé par ses proches : ils comptaient faire de lui un tueur impitoyable.
Ne recevant aucune compassion dans sa jeunesse, il ne pouvait pas en donner en retour et n’en donna pas non plus lorsqu’il était adulte. Il fut battu quotidiennement, forcé à porter de lourds poids alors qu’il montait et descendait des dunes, et obligé de lutter contre des garçons plus âgés et plus forts.
Même si c’était un mode de vie qui brisa bon nombre de ses pairs, Crohnam prospéra. Il croyait de tout son cœur en la façon de vivre de son peuple. Il sentait son esprit et son cœur s’endurcir, et il adorait la force et la puissance qui pénétraient en lui.
À douze ans, Crohnam affrontait et battait régulièrement des adversaires et ennemis bien plus grands que lui. Sa confiance était telle qu’il défia un chef de clan dans un combat à mort. Croyant que ce n’était rien d’autre que l’idée saugrenue d’un enfant arrogant, le chef de clan accepta. Il se retrouva bientôt en train de lutter pour sa vie contre ce challenger qui était bien plus puissant que son petit gabarit ne le laissait penser.
Crohnam fut vaincu, mais pas avant d’avoir cassé le nez et plusieurs doigts de son adversaire. Même si c’était un combat de mort, la vie de Crohnam fut épargnée lorsque les autres chefs de clan intervinrent. Il avait été battu, mais les Chefs virent que Crohnam était un puissant guerrier qui pourrait être très utile. Le tuer fut considérer comme un terrible gâchis.
Au fil du temps, le visage de Crohnam en vint à afficher les cicatrices de sa fonction. Chaque balafre racontait une histoire, aucune plus que celle sur sa joue, reçue lorsqu’il voyageait pour assassiner le chef d’un clan ennemi.
Alors qu’il pénétrait sur le territoire ennemi, il tomba dans une embuscade d’un groupe d’Orcs Ensablés dans un ravin rocheux. Le combat fut long et épuisant, et au fil des minutes, Crohnam sentait la force de son bras décliner.
Malgré ça, les corps des Orcs morts s’empilaient autour de lui et il savait qu’il pouvait gagner. Il venait juste d’abattre un autre Orc avec une hache lorsqu’il sentit une lame percer sa joue, puis une brûlure intense où il avait été frappé.
Un Orc portant une paire de lames qui irradiaient de chaleur blanche l’avait contourné par le flanc, mais le coup de la créature était superficiel. C’était une erreur qui lui coûta la vie. Ignorant l’atroce douleur, Crohnam pivota, plongea une hache dans le genou droit de son assaillant et, alors qu’il s’effondrait au sol, plongea son autre hache dans son cou.
Peu après, les quelques Orcs restants s’enfuirent. Crohnam prit les lames enflammées en tant que prix. Lorsqu’il les tint, il s’émerveilla de la puissance qui traversait son corps. Il se sentit revigoré.
Avec un trou dans la joue, et beaucoup d’autres petites blessures sur tout le corps, Crohnam poursuivit sa mission. Il s’infiltra dans le camp ennemi, plongea ses nouvelles lames dans le torse de sa proie et s’éclipsa dans la nuit. Dans les jours qui suivirent sa victoire, son clan doubla son territoire, sécurisant l’Oasis Londalah et la Colline Kontor, une source d’eau vitale et une position élevée.
La blessure à la joue de Crohnam finit par guérir, mais la magie de ses lames signifiait que là où la chair s’était refermée, la cicatrice ressemblait à un flux étroit de magma. Elle pique toujours Crohnam à ce jour, mais il sait très bien que la douleur produit de la force. Des décennies se sont depuis écoulées.
La force de Crohnam n’a jamais été plus grande, ses lames, désormais appelées Furies de Mort, n’ont jamais été plus affûtées et le territoire de son clan n’a jamais été plus grand. Il défia à nouveau le vieux chef de clan et gagna, et aucun concurrent n’osa essayer de l’évincer du commandement. Le faire serait pure folie.
Personne ne pense pouvoir le vaincre et personne ne croit pouvoir mieux diriger le clan. Il a maintenu toutes les traditions brutales qui l’ont renforcé, ainsi que son peuple, en dépit de la richesse et de la prospérité grandissantes de son clan qui auraient si facilement pu l’affaiblir.
Même s’il est dur et intransigeant, Crohnam récompense rapidement ce qu’il considère comme la loyauté, le courage et la force véritables, et il est donc adoré par ses guerriers et son peuple. Ils le rendent riches et il entretient la peur qu’ils suscitent.
Les aspirants challengers sont également terrifiés par la conseillère en chef de Crohnam, la chamane oracle Djamarssa. Personne à la puissance terrible et aux mots ambigus, elle est toujours assise à ses côtés lors des rituels et des assemblées. Ce que personne ne sait, à part Crohnam, c’est qu’elle a présagé sa chute et qu’elle est la seule à pouvoir le protéger.