Depuis 8 ans, Thibault Pulcini évolue dans le monde de l’esport. Après avoir fait ses premiers pas bénévolement, il est maintenant manager d’équipe chez G2 Esports. Il se livre sur son parcours et donne ses conseils à ceux qui voudraient se lancer.
« Alors que j’étais encore étudiant en ingénierie mécanique, j’entraînais une équipe associative de League of Legends », se remémore Thibault Pulcini, manager de l’équipe féminine de Valorant chez G2 Esports. S’être laissé guider par sa passion l’amène aujourd’hui à parcourir le monde, de la Corée-du-Sud au Brésil, en passant par la Turquie et les Etats-Unis. En ce mois de novembre, il se trouve à Berlin, au Game Changers Championship.
Toujours aux petits soins pour son équipe, il gère tout ce qui concerne les « performances en dehors du jeu », des tâches administratives et commerciales, mais aussi organisationnelles. « Je fais les emplois du temps, gère les routines de sommeil et d’activités physiques… »
« Le plus important, ce sont les expériences. Si on en n’a pas, il faut se les créer. »
Un métier passion auquel il consacre « 90 % de sa vie ». Bien que « fermé avec peu de places », le milieu de l’esport n’est pas pour autant inaccessible. « Il manque des personnes professionnelles avec de réelles compétences. » Il observe ainsi de plus en plus de profils venant de secteurs traditionnels avant d’être des passionnés d’esport.
« Beaucoup de places sont encore décrochées grâce au copinage », estime Thibault qui pointe : « Cela conduit à un manque de professionnalisme dans le secteur. De trop nombreuses personnes ont des postes sans en avoir les compétences ». À ses yeux, cela représente autant de places à prendre.
« En entretien, le plus important, ce sont les expériences. Si on en n’a pas, il faut se les créer. » Ce qu’il a d’ailleurs fait. D’abord avec une équipe associative de League of Legends, puis avec les “Odyssey esport”, une équipe étudiante dont il a participé à la création lorsqu’il était au Gaming Campus. « Un projet sans véritables moyens et sans rémunération ». Toutefois, celui-ci a eu le mérite de lui permettre d’inscrire une nouvelle ligne sur son CV, mais aussi de se considérer comme « semi-professionnel ».
De multiples portes parmi lesquelles il faut trouver la bonne entrée
Le statut de « professionnel » ne tarda ensuite plus trop à arriver. L’année suivante, le Gaming Campus noue un partenariat avec le FC Nantes. Le club de football se lançait alors sur League of Legends et Fortnite. Thibault est recruté pour deux années d’alternance en tant que manager. Il commence à côtoyer le monde professionnel de l’esport et à créer son réseau.
À sa sortie d’études, un tapis rouge lui est presque déroulé. Il reçoit deux propositions et choisit de rejoindre G2 Esports. « Mon parcours n’incarne pas la porte d’entrée la plus simple. Dans ma promotion, tout le monde n’a pas réussi à se faire une place dans le milieu », nuance Thibault.
Bien qu’il n’identifie pas une porte facile d’entrée, il souligne qu’un club esport possède tous les emplois d’une entreprise : ressources humaines, commerce, comptabilité, etc. « On peut mettre un premier pied dans le monde de l’esport par ces métiers plus annexes pour ensuite évoluer en interne vers des professions au cœur du milieu. » Comme dans beaucoup de métiers passions, il n’y a pas une seule porte d’entrée et les places sont prisées. À chacun de trouver comment se faire son chemin.






